KING CRIMSON - Red

Publié le par Kul

Formation britannique remaniée au gré des années et appartenant à la mouvance rock progressive. Formée en 1969 par Robert Fripp, Michael Giles et Greg Lake sur les ruines encore fumantes du groupe Giles Giles & Fripp, le groupe sort un premier album novateur et explosif (In the court of the Crimson king, 1969), manifeste du rock progressif et qui influencera durablement ce mouvement naissant. Puis après un deuxième album raté (In the wake of Poseidon, 1970), Fripp organise un premier remaniement de personnel et sort la même année dans un autre registre le déroutant Lizard . La formation ne dure que le temps d’un album. L’exigeant guitariste leader décide de s’entourer de nouveaux musiciens et fait paraître le subtil Island. Mais il faut attendre l’album suivant pour que Fripp trouve enfin la formule presque définitive de son trio à la tête de laquelle il écrira quelques-unes des plus belles pages du rock progressif et de la pop-music avec les albums Larks tongues in aspic (1973), Starless and bible black et Red (1974). Puis le groupe est dissous. Fripp décide au début des années 90 de réactiver le « monstre » avec une formation entièrement nouvelle dont les albums, pas toujours très intéressants, ne sont pas parvenus à faire renaître la magie de l'épopée royale des seventies.

Red (1974)

Red / Fallen angel / One more red nightmare / Providence / Starless

Dernier album avant la fermeture presque définitive de l’expérience King Crimson, le trio augmenté des habitués des sessions du Roi pourpre (David Cross, Mel Collins et Ian McDonald) livre un opus saisissant, oscillant entre violence retenue et climats oniriques. Le groupe, chauffé à rouge, démontre que la formation a atteint une cohésion et une pleine maîtrise technique qui ne tourne jamais à la démonstration gratuite mais est toujours mise au service des compositions. De pourpre, le roi devient rouge, rouge comme la zone atteinte par les aiguilles des vumètres de puissance, car le groupe n’a jamais joué avec autant de rage, de détermination. Ce déferlement de guitares électriques n'a rien de sauvage, il est contenu et n’a que plus d’impact. Mais la musique du King Crimson sait être, aussi et surtout, voluptueuse et envoûtante à l’image de « Starless » synthèse de la carrière du groupe toute époque confondue et chef-d’œuvre absolu de l’ère pop au même titre d’ailleurs que « The night watch » sur l’opus précédent. Cet album et son ultime morceau ne pouvaient conduire le roi pourpre qu’à s’auto-destituer afin d’éviter une redescente aussi brutale qu’inévitable. L’ombre du monarque exilé n’a cependant pas fini de planer sur les générations progressives amenées à lui succéder.

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J
N'est pas cité non plus "Earthbound" (si ma mémoire est bonne)le disque qui m'a fait découvrir ce groupe un enregistrement 'Live' d'une qualité approximative mais dont l'énergie détonnante m'avait marqué (à l'époque).
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O
C'est très bien, mais vous oubliez la période des années 80 avec les extraordinaires Discipline, Beat et Three of a Perfect Pair, trois joyaux ciselés par Fripp bien sûr, Bill Bruford, Tony Levin et Adrian Bellew
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