Robin COOK

Publié le par Athalide

Robin COOK (1931-1994)

Né en 1931, issu de la grande bourgeoisie londonienne, il suit le chemin tout tracé par sa famille et intègre le très huppé collège d’Eton en 1944. Cependant, assez rapidement, Cook se révolte quitte à 17 ans le prestigieux établissement, effectue son service national, travail dans l’affaire familiale, claque la porte et s’en va voir comment est le monde ailleurs. La France, les États-Unis, les Pays-Bas, l’Espagne (où des propos anti-franquistes lui vaudront de connaître les joies des geôles ibères), puis retour en Angleterre dans le quartier de Soho pour vendre des revues pornographiques et fréquenter la pègre londonienne. Ainsi, est la vie de Robin Cook : il a quitté les rivages de la gentry pour accoster sur la terra incognita des bas-fonds. Son ouvrage Vices privés, vertus publiques (1967), s’inspirera de cette période de sa vie.

Dans les années 60, il se fait viticulteur en Italie, puis chauffeur de taxi à Londres. C’est durant cette période qu’il commence à écrire (Crème anglaise en 1962 suivi de quelques autres romans) mais le succès tardant à venir, il abandonne. Il faudra attendre son emménagement dans l’Aveyron au milieu des années 70 pour qu’il trouve le temps entre ses occupations variées (ouvrier agricole, couvreur) de se lancer de nouveau dans l’écriture. Après cette longue période de maturation, sans doute nécessaire pour amorcer cette nouvelle façon d’aborder le roman, il sort Le soleil qui s’éteint en 1982. Puis, l’année suivante, il ouvre le cycle de l’Usine (The Factory), mettant en scène un Sergent du bureau A14 des décès des décès non élucidés avec Il est mort les yeux ouverts. Ce polar, couronné par le prix mystère, sera porté à l’écran par Jacques Deray sous le titre On ne meurt que deux fois (avec Michel Serrault et Charlotte Rampling). Il poursuit le cycle avec en 1984, Les mois d'avril sont meurtriers, également adapté pour le cinéma par Laurent Heynemann en 1986 avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle principal. La série comprendra encore quatre autres volumes : Comment vivent les morts (1986), J'étais Dora Suarez (1990), Le mort à vif (1993) et enfin Quand se lève le brouillard rouge paru à titre posthume en 1994 et qui achève le cycle.

Il est décédé en France d’un cancer le 30 juillet 1994. Il fut nommé chevalier des arts et lettres en 1991.

Ce qui frappe chez Cook, ce sont la noirceur et la dureté du monde qu’il décrit. Il y a finalement peu de place pour l’espoir et l’optimisme. L’avenir est sombre et la société une machine à attendrir les viandes. De ses romans des années 80 sourdent une violence et un désespoir latent. Ainsi, le personnage central du cycle de L’Usine, Sergent sans nom et sans beaucoup d’illusions, individu hanté et brisé par un drame intime, met toute sa hargne et son énergie à résoudre des meurtres non élucidés.

Afin de ne pas être confondu avec son parfait homonyme spécialisé dans le thriller médical, Robin Cook est vendu sur le marché anglo-saxon sous le pseudonyme de Derek Raymond, alors qu’en France les deux auteurs sont vendus sous le même, donc mieux vaut prendre garde avant de se lancer dans un achat.

 

Bibliographie :

Crème anglaise (The crust on its uppers), 1962

Bombe Surprise, 1963

A state of Denmark, 1964

The legacy of the stiff upper lip, 1966

Vices privés, vertus publiques (Public parts and private places), 1967

La Rue obscène (Tenants of Dirt Street, 1971)

Le soleil s'éteint (Sick Transit), 1982 (livre paru d’abord en France)

On ne meurt que deux fois (He died with open eyes), 1983 (L’Usine)

Les mois d'avril sont meurtriers (The devil's home on leave), 1984 (L’Usine)

Comment vivent les morts (How the dead live), 1986 (L’Usine)

Cauchemar dans la rue (Nightmare In The Street), 1988

J'étais Dora Suarez (I was Dora Suarez) 1990 (L’Usine)

Le Mort à vif  (Dead man upright), 1993 (L'Usine)

Mémoire vive (autobiographie) (Hidden Files), 1992

Quand se lève le brouillard rouge (Not Till the Red Fog Rises), 1994 (L’Usine)

Publié dans Polar

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L
Un excellent ami.<br /> <br />                               François
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