Mano Solo - La marmaille nue
Mano Solo
De son vrai nom Emmanuel Cabut, est le fils du dessinateur Cabu. Après avoir débuté dans le punk (avec les Chihuahua) il fait une entrée fracassante sur la scène française avec un premier album d’une maturité étonnante.
Refusant d’être à jamais le " chanteur sidéen ", étiquette dont l’ont affublé les médias, il poursuit sa carrière à force d’albums inégaux (Les années sombres en 1995, Je sais pas trop en 1997, Dehors en 2000 et Les animals en 2004) mais toujours animés par une rage de vivre.
A noter qu’il a participé à un disque situé à mi-chemin entre le rock alternatif et le punk sous le nom des Frères misères en 1996 (Frères misères).
La marmaille nue (1993)
La barre est dure / Allo Paris / Je marche seul / Sacré cœur / Chacun sa peine / 15 ans du matin / Pas du gateau / Julie / Allez viens / Toujours quand tu dors / Au creux de ton bras / Le monde entier / La lune / On boira de la bière / Trop de silence
Ce premier album est un disque coup de poing écrit en état d’urgence, d’où pourtant une certaine légèreté n’est pas absente (" Allo Paris "). Une voix d’écorché vif des arrangements agréables et un son original viennent soutenir des compositions souvent excellentes. Entre le blues désabusé des laissés pour compte (" Julie "), la chanson faussement légère (" Sur les quais ", " Sacré cœur "), les balades désabusées et poignantes (" Toujours quand tu dors ", " Trop de silence ") Solo a dans son magma de peines et de douleur extrait des chansons incandescentes entre résignation et espoir (" Pas du gâteau "), à l’écriture nerveuse et efficace, faisant parfois songer à la gouaille des chansons réalistes du début du siècle dernier. Entre condensé de vie autobiographique saisissant (l’excellent " à 15 ans du matin ") et appel à la vie malgré les galères (l’émouvant " Le monde entier "), La marmaille nue, plus qu’une pépite pop, délivre une leçon de vie où le combat malgré l’issue fatale et funeste doit être le moteur de toute destinée humaine : un disque tout camusien en vérité.